Fusil liégeois de l'Exposition universelle de Paris de 1867

Oeuvre classée comme Trésor la Fédération Wallonie-Bruxelles

Cette arme est un chef-d'œuvre de ciselure et d'incrustation au 19e siècle.  A la base, il s'agit d'un fusil de chasse à deux coups pour cartouches à broche, système Lefaucheux, très répandu à l'époque.  La présentation, toutefois, est exceptionnelle.  Les canons, par Léopold Bernard à Paris, sont en "damas de torsion", un procédé qui allie à la forge fer et acier afin d'obtenir un métal souple et résistant, dont la structure hétérogène apparaît en surface après traitement à l'acide.  La ciselure et l'incrustation d'or en relief sont du Liégeois Joseph Boussart.  Elles s'inspirent, dans le style "néo-Renaissance", de sujets cynégétiques : chiens et ornements végétaux stylisés.  Le pontet est ciselé en ronde-bosse et représente un chien guettant un couple de perdreaux, tandis que les marteaux des chiens sont travaillés en forme de chimères.

L'Exposition universelle de 1867 marque l'apogée du Second Empire français.  Elle se tint au Champ-de-Mars, à l'emplacement où allait se dresser, une vingtaine d'années plus tard, la tour Eiffel.

Les Liégeois, qui figuraient alors parmi les plus grands fabricants d'armes du monde, y exposèrent quantité de produits.  Pierre Joseph Lemille (1811-1882) – qui devait fonder plus tard le Musée d'Armes de Liège – y occupait une place importante avec, notamment, ce fusil et un autre semblable, ciselé par Cuvelier (MAL  4.720)

En savoir plus sur les Trésors de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Le décret du 11 juillet 2002 permet de classer comme Trésor, les biens qui présentent un intérêt notable pour la Fédération Wallonie-Bruxelles. Dans ce cadre, plusieurs œuvres dont la qualité artistique, la rareté ou les liens avec l’histoire et l’histoire de l’art ne sont plus à démontrer, sont davantage valorisées grâce à ce classement. Cette reconnaissance permet de mettre en valeur ces fleurons de notre patrimoine artistique et culturel mais surtout de mieux les protéger, d’aider à la restauration ou d’empêcher qu’ils soient vendus à l’étranger. Plusieurs œuvres historiques majeures sont, chaque année, reconnues comme Trésors.

Un bien protégé obtient la qualité de « trésor ». Ce terme trouve son origine dans le droit européen qui offre à chaque Etat membre la possibilité de protéger ses « trésors nationaux ayant une valeur artistique, historique ou archéologique ». Ces trésors échappent dès lors au principe de libre circulation des biens à l’intérieur de l’Union européenne et peuvent se voir imposer des restrictions ou interdictions de sortie du territoire national concerné.

Plus d'infos sur le site web de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Année d'exécution
1865
Lieu
Liège
Dimensions
L. : 116 cm ; L. canons : 75 cm ; Calibre : 16