Obituaire du Neufmoustier

L’obituaire était à l’usage du prieuré des chanoines augustins du Neufmoustier, aux portes de Huy, dont la fondation était attribuée à Pierre l’Ermite, prédicateur de la première croisade. Un tel codex contient normalement toutes les lectures faites au chapitre. La partie qui nous intéresse le plus en l’occurrence est l’obituaire, c’est à dire celle qui contient, dans l’ordre du calendrier, les noms des membres de la communauté et de ses bienfaiteurs jusqu’en 1792. Ces notices furent écrites à partir de 1130 au plus tôt. Elles ont retenu l’attention des historiens et des historiens de l’art pour plusieurs mentions de grand intérêt. Ainsi, à propos de Pierre l’Ermite, revenu au sol natal après la conquête de la Terre Sainte pour y fonder au Neufmoustier une église vouée au Saint-Sépulcre. Mais l’attention se portera surtout sur la commémoration de la mort de deux orfèvres dont le nom reste attaché à quelques chefs-d’œuvre de l’orfèvrerie mosane. Le premier, Renier, s’est vu depuis le 13e s., attribuer la paternité des célèbres fonts baptismaux exécutés entre 1107 et 1118, aujourd’hui à l’église Saint-Barthélemy de Liège. Au sujet du second, Godefroid, devenu sous la plume de nombreux auteurs « Godefroid de Huy », nous sommes informés qu’il devint chanoine au Neufmoustier tard dans sa vie, qu’il connut une grande notoriété comme orfèvre, qu’il reçut d’un prélat de Terrre Sainte une relique de Saint-Jean-Baptiste pour laquelle il confectionna un merveilleux reliquaire et enfin qu’il réalisa deux châsses pour la collégiale de Huy. On les a depuis identifiées comme étant celles de saint Domitien et de saint Mengold que conserve le trésor de cette église et que l’on peut dater vers 1172. Certains historiens de l’art vont même jusqu’à assimiler ce Godefroid à l’orfèvre « G » qui eut l’abbé Wibald de Stavelot comme commanditaire à la fin des années 1140.

Année d'exécution
Huy, 1130 à 1792
Lieu
Prov. de l’ancien prieuré du Neufmoustier à Huy
Dimensions
H. 53 cm l. 25 cm