Oeuvre classée comme Trésor la Fédération Wallonie-Bruxelles le 1er mars 2013.
Gustave Serrurier, dit Serrurier-Bovy, (1858 – 1910) est à juste titre reconnu comme une des figures de proue de l'Art Nouveau en Belgique au même titre que Van de Velde et Horta. Architecte, mais surtout créateur de mobilier, il a eu l'occasion de réaliser, à côté d'une production assez abondante quelques ensembles mobiliers remarquables consistant en la décoration complète d' immeubles importants. Il réalise ainsi la décoration du château de la Chapelle-en-Serval, près de Compiègne (1901), sa propre Villa "L'Aube" à Cointe (1903), La Cheyrelle à Dienne en Auvergene (1903-1909) et enfin la Villa Ortiz-Basualdo, à Mar del Plata en Argentine (1910-1912). Si ces ensembles sont aujourd'hui bien documentés, ils ont, en revanche, presque tous été dispersés. Ce remarquable piano, tout comme l'exceptionnel billard, également conservé et présenté au Musée, a été conçu pour le château de la Chapelle-en-Serval. Vandalisé durant la première guerre mondiale, cet ensemble est fort bien documenté par des articles illustrés de l'époque qui nous présentent ces objets remarquables dans leur contexte.
Le peintre liégeois Emile Berchmans (1867 - 1947) a souvent collaboré avec d'autres architectes contemporains comme Paul Jaspar (1859 – 1945) pour la décoration d'intérieurs. Il a réalisé ici les panneaux peints du piano ainsi que du casier à musique. Il est aussi l'auteur de la grande affiche imprimée chez Bénard pour le magasin de Bruxelles de la maison Serrurier-Bovy.
L'instrument proprement dit est une réalisation de la maison Pleyel à Paris.
En savoir plus sur les Trésors de la Fédération Wallonie-Bruxelles
Le décret du 11 juillet 2002 permet de classer comme Trésor, les biens qui présentent un intérêt notable pour la Fédération Wallonie-Bruxelles. Dans ce cadre, plusieurs œuvres dont la qualité artistique, la rareté ou les liens avec l’histoire et l’histoire de l’art ne sont plus à démontrer, sont davantage valorisées grâce à ce classement. Cette reconnaissance permet de mettre en valeur ces fleurons de notre patrimoine artistique et culturel mais surtout de mieux les protéger, d’aider à la restauration ou d’empêcher qu’ils soient vendus à l’étranger. Plusieurs œuvres historiques majeures sont, chaque année, reconnues comme Trésors.
Un bien protégé obtient la qualité de « trésor ». Ce terme trouve son origine dans le droit européen qui offre à chaque Etat membre la possibilité de protéger ses « trésors nationaux ayant une valeur artistique, historique ou archéologique ». Ces trésors échappent dès lors au principe de libre circulation des biens à l’intérieur de l’Union européenne et peuvent se voir imposer des restrictions ou interdictions de sortie du territoire national concerné.
Plus d'infos sur le site web de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
